Notre Mot A Dire n°181 – septembre 2022

Journal et Supplément
Journal et Supplément 16 septembre 2022

SOMMAIRE :

p.2 EDITO

p.4 Nettoyage Propreté – Manutention ferroviaire – Négoce de combustibles

p.5 Transport Aérien

p.5 Fonction Publique

p.6 Transport Maritime

p.6 International

p.7 Prévention Sécurité 

p.8 Le SMIC, de quoi parle-t-on ?

 

 

EDITO DU NOTRE MOT A DIRE N°181

dans l’œuvre revndicatrice quotidienne du syndicalisme, la charte d’Amiens de 1906 mettait en avant l’augmentation des salaires.

Cette revendication, portée par l’organisation syndicale à tous les niveaux, reprend tout son sens auprès des salariés, en cette période d’inflation galopante.

L’augmentation des salaires, une nécessité d’hier, devient aujourd’hui une urgence absolue en France et partout dans le monde où d’ailleurs, le rapport de force se construit.

Le salaire ne peut et ne doit pas être vu sous le seul angle d’une lutte contre l’inflation.

En effet, la préservation du pouvoir d’achat pourrait devenir un piège ; la réponse souvent apportée étant de sacrifier les cotisations donc le salaire différé et de fait, notre modèle social. C’est ce qui a été sciemment organisé à travers les rustines de la Loi pouvoir d’achat et de la Loi de finances rectificative juste avant l’été, que ce soit avec l’élargissement de la prime Macron ou avec les exonérations de cotisations.

De même l’inflation ne peut pas être utilisée comme un critère absolu, parce que l’indicateur « inflation » est très imparfait et ne correspond pas forcément à la réalité des prix vécue par les salariés. Mais également parce que les effets de l’inflation sont différents selon que l’on ait plus ou moins de reste à vivre.

Dans les secteurs les plus précaires, les salariés n’ont pas le choix d’ajuster leur consommation et subissent de plein fouet la hausse des prix. A la fédération, nous constatons effectivement que les salariés ne sont pas tous égaux face à l’inflation mais tous sont impactés.

Par ailleurs, augmenter les salaires, même automatiquement, uniquement par rapport à l’inflation n’est pas une mesure révolutionnaire mais plutôt conservatrice soulignait André Bergeron, Secrétaire général de la cgt-FO, en 1968. En effet, cela revient à figer et geler les inégalités et aussi à empêcher la négociation collective pour améliorer la situation des salariés.

Enfin, le fait de considérer le salaire uniquement sur le prisme d’une récompense d’un travail effectué permettant de consommer est réducteur. Dans le syndicat, nous aspirons forcément à changer les choses et à reprendre notre dû. Le salaire n’est pas que le moyen de subsistance pour le travailleur, le salaire traduit également la répartition de la richesse produite. Cette considération explique qu’au sein des différentes branches de la fédération, il n’y a pas de règle unique pour les revendications salariales au niveau de nos différents branches. Citons l’exemple d’une branche où l’activité est florissante, les structures qui nous mandatent portent des revendications bien plus importantes qu’une simple indexation sur l’inflation.

Voilà pourquoi, inflation ou pas, continuons à revendiquer l’augmentation des salaires, pour reprendre notre dû !

Document lié

NMAD-181- PDF — 3 Mo