Rapport ANSES sur la propreté : ce que la FEETS-FO dit depuis des années est enfin reconnu

La publication récente d’un rapport de l’ANSES confirme de manière très nette ce que la FEETS-FO dénonce depuis longtemps : dans le secteur de la propreté, les salariés s’épuisent, se blessent et tombent malades, parce que l’organisation du travail les pousse constamment au-delà de leurs limites. Rien de nouveau pour le syndicat, mais cette fois, tout est posé noir sur blanc.

Le rapport décrit une accumulation de risques exceptionnelle : rythmes intenables, effort physique continu, exposition à des produits irritants ou allergisants, amplitudes horaires difficiles, temps partiels imposés, isolement sur les lieux d’intervention… Tout cela entraîne plus d’accidents, plus de maladies professionnelles et davantage de licenciements pour inaptitude. Ce n’est pas un hasard : c’est la conséquence d’un modèle construit pour réduire les coûts au détriment de la santé de celles et ceux qui nettoient.

Le dysfonctionnement principal est clairement identifié : la relation triangulaire entre le donneur d’ordre, l’entreprise prestataire et le salarié. Le premier impose les tarifs, les objectifs et la réduction des heures ; la seconde exécute sous contrainte ; et le troisième encaisse douleurs, produits chimiques, fatigue et usure. Ce système permet aux décideurs d’échapper à leurs responsabilités et rend invisibles celles et ceux qui effectuent le travail. L’externalisation ne concerne pas seulement les services : elle déporte aussi toute la pénibilité.

L’ANSES insiste également sur un point que la FEETS-FO défend depuis longtemps : il faut sortir du nettoyage effectué à l’aube ou tard le soir. Le travail en journée doit devenir la règle. Ce n’est ni irréaliste ni marginal : c’est la seule manière de réduire les horaires décalés, de limiter l’épuisement, de recréer du collectif et, surtout, de rendre visibles les travailleurs. Si le nettoyage se déroule dans l’ombre, c’est aussi parce qu’on maintient les salariés dans l’ombre.

Le rapport met aussi en lumière la précarité structurelle d’emplois majoritairement féminins et souvent occupés par des personnes immigrées. Il rappelle une évidence : rendre invisible une population au travail revient aussi à invisibiliser ses droits, ses risques et ses blessures.

Il n’est plus possible d’ignorer cette situation. Pour la FEETS-FO, chacun doit assumer sa part. Les donneurs d’ordre doivent reconnaître leur responsabilité dans les conditions qu’ils imposent. Les entreprises prestataires doivent cesser de répondre aux appels d’offres en compressant les heures et la prévention. Et les pouvoirs publics doivent garantir que la santé au travail ne soit plus sacrifiée au profit du moins-disant économique.

Ce rapport doit être un déclencheur. Les salariés de la propreté n’attendent pas un constat de plus : ils attendent des mesures concrètes. Ils veulent pouvoir travailler sans se détruire le dos, les épaules ou les poumons. Ils veulent vivre de leur métier sans s’y briser. Leur santé ne peut pas être une variable d’ajustement. Ils sont indispensables, et leur travail doit enfin être reconnu comme tel.

Contacts :
Zaïnil Nizaraly, Secrétaire général – 07 84 26 73 06
Nadia Jacquot, Secrétaire fédéral – 06 43 90 83 14

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