Catégo 2025 au MATTE: c’est rien pour la plupart, et pas grand chose pour les autres

CR Réunion
CR Réunion 13 juin 2025

Retrouvez la déclaration opérée par FO en ouverture de la réunion de simple information conduite par la DRH du MATTE le 10 juin dernier. Histoire de ne pas laisser mettre la poussière catégorielle 2025 sous le tapis…et placer des banderilles pour la suite!

Pour toute info relative à votre corps, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre syndicat national.

Nous nous réunissons aujourd’hui dans le cadre de l’examen des mesures catégorielles pour l’année 2025. Avant d’entrer dans le fond des discussions, nous tenons à exprimer avec force notre profonde indignation face aux orientations indemnitaires prises ces derniers années et aux propositions présentées par l’administration pour 2025.

Les agents ne sont pas responsables de la dette publique, et ils ne doivent pas être les variables d’ajustement des politiques d’austérité.

Le pôle ministériel a par ailleurs déjà très largement contribué à cette austérité exacerbée et délétère. Depuis 2017, selon les notes d’analyse d’exécution budgétaire de la Cour des Comptes, ce sont 210 millions d’euros de masse salariale que le Ministère aura choisi de restituer plutôt que de reconnaître le travail de ses agents.

Pire, le pôle ministériel aura fait le choix de cultiver l’injustice salariale : 3,8 millions d’euros ont ainsi été mobilisés en 2022 pour la réforme de la « haute fonction publique » (soit 30 000 euros par agent !) ; en 2024, la quasi-exclusivité des maigres mesures catégorielles aura à nouveau profité aux corps les mieux dotés, avec le triplement de leur montant de référence de CIA et RIEN pour tous les autres agents !

Dans ce cadre, les soi-disant mesures de « convergence » sont purement factices et ne visent qu’à une « égalisation » vers le bas et à figer les niveaux indemnitaires pour les années à venir. Inacceptable !

Nous pointons la responsabilité du Ministère à travers ces choix hors sol, qui ont conduit à la relégation de pans entiers du collectif de travail.

Cette année, nous dénonçons le montant moyen de 50 euros par agent, avancé dans le cadre des mesures catégorielles 2025. Ce montant, censé refléter la reconnaissance du travail et de l’investissement des agents, est non seulement dérisoire, mais aussi profondément dévalorisant pour ceux qui, chaque jour, assurent avec rigueur et conscience professionnelle la continuité et la qualité du service public au sein de notre pôle ministériel.

Pire encore, les documents transmis révèlent que ces mesures ne bénéficieront qu’à une minorité d’agents, laissant une majorité totalement exclue de toute revalorisation en 2025. Et ce sont bien souvent les mêmes qui restent sur le bord du chemin, année après année.

Dans un contexte d’inflation persistante et de hausse généralisée du coût de la vie, cette proposition, qui prend des allures d’aumône pour certains et de néant pour les autres, est inadmissible.

Pour illustrer l’ampleur du mépris :

50 euros bruts annuels représentent environ 3,35 euros nets par mois. C’est à peine le prix de deux baguettes de pain. Une telle somme ne saurait être considérée comme une

quelconque amélioration du pouvoir d’achat, alors même que les agents publics ont perdu près de 30 % de leur pouvoir d’achat depuis 2000.

 Par ailleurs, nous ne pouvons ignorer le fait que les efforts demandés aux agents, notamment via des ponctions sur salaire en cas de maladie ou encore les pertes de pouvoir d’achat liés à la suppression de la GIPA, dépassent déjà largement le montant proposé ici. Cette réalité ne fait que renforcer le sentiment d’injustice et d’abandon de la part de l’État employeur.

Nous alertons également sur les conséquences de la politique actuelle de restrictions budgétaires, qui affaiblit les services publics et dégrade les conditions de travail des agents. votre stratégie ne peut qu’engendrer frustration, démotivation et désengagement.

Dans ce contexte, nous alertons solennellement : poursuivre dans cette voie, c’est prolonger une politique d’effacement des expertises. C’est miner la capacité du pôle ministériel à assumer ses responsabilités opérationnelles et stratégiques, sur tout le territoire, au service des citoyens.

Nous attendons donc de cette réunion non pas des ajustements à la marge, mais un véritable sursaut. Un acte de reconnaissance. Une volonté claire de rompre avec une logique d’exclusion et d’austérité punitive.

En conséquence, nous appelons à :

Une révision en profondeur par une augmentation significative des mesures catégorielles proposées,
Un véritable dialogue social, basé sur l’écoute, la transparence et la considération avec notamment la création dans les services d’une réunion spécifique sur l’indemnitaire,
La mise en place de mesures justes, concrètes et pérennes, à la hauteur des efforts et de l’engagement des agents.
Pour un service public fort, il faut des agents respectés.

Nous interviendrons lors des débats pour porter les revendications légitimes propres à chaque corps que nous représentons.