
A l’occasion du CSAM budgétaire du 27 novembre 2025, FO publie son analyse du projet de loi de finances 2026 et alerte sur ses conséquences directes pour les agents du pôle ministériel.
Selon les données consolidées dans notre FOcus PLF 2026 (à retrouver ICI), les équilibres proposés mettent sous tension l’ensemble des services, des opérateurs et des établissements publics. Ainsi, si l’issue du PLF 2026 est incertaine, l’horizon tracé pour le pôle ministériel est clair…et nous ne le partageons pas!
1. La reprise de suppressions d’emplois massives
➡️ –406 ETP au total, dont –216 ETP sur le programme 217 et –268 ETP chez les opérateurs (CEREMA –48, VNF –40, IGN –17, OFB –14…).
➡️ Le pôle franchit le seuil symbolique des 10 000 ETPT perdus depuis les années 2010.
➡️ Ces baisses surviennent alors que les services fonctionnent déjà grâce à des milliers d’heures supplémentaires non rémunérées (l’équivalent de 450 agents hors DDI).
2. Des plafonds d’emploi en recul
➡️ –316 ETPT dans les services ministériels et DDI.
➡️ –172 ETPT chez les opérateurs.
La pression budgétaire renforce une trajectoire déjà insoutenable.
3. Une stagnation de la masse salariale qui masque un recul du pouvoir d’achat
➡️ +0,3 %, soit 6 fois moins que l’inflation prévue.
➡️ Aucune mesure catégorielle, aucune revalorisation indemnitaire, aucun plan de requalification.
➡️ Depuis le COVID, c’est –15 % de pouvoir d’achat cumulé pour les agents.
FO revendique la transposition de la dynamique salariale de la catégorie A++ (+14 %) sur 2022–2024 à l’ensemble du pôle.
4. Des crédits de fonctionnement sous pression
➡️ Le P217 hors titre 2 chute à 231,2 M€ (267,3 M€ en 2025).
➡️ Les priorités imposées (immobilier, numérique) risquent de tendre davantage les conditions de travail.
➡️ Aucune visibilité sur les crédits de fonctionnement des services déconcentrés: ils dépendent des crédits du ministère de l’Intérieur
5. Une action sociale en difficulté
➡️ La restauration collective voit ses coûts exploser (+2,5 M€ sur 3 ans) pour seulement +0,2 M€ de crédits en 2026.
➡️ Risque réel de rupture de financement en 2026.
➡️ Les Arbres de Noël restent figés à 40 € par enfant, un montant devenu irréaliste.
➡️ Zéro revalorisation des CIL, en décalage total avec les besoins du terrain.
➡️ Des opérateurs mis en grande difficulté pour gérer leur patrimoine immobilier
Comparaison inter-ministérielle (par agent – 2021) :
MTE : 487 €
Agriculture : 622 €
Finances : 789 €
→ Le pôle METTL a des marges de progrès!
6. Prévention des risques : un budget à peine suffisant pour les obligations
➡️ 3,2 M€, en légère hausse mais absorbés par les dépenses obligatoires.
➡️ Aucune marge pour améliorer réellement la prévention dans les services.
7. Handicap : continuité, mais fragilité structurelle
➡️ Le budget handicap de 0,3 M€ est reconduit.
➡️ Crédits du FIPHFP plafonnés à 2,5 M€.
➡️ De nombreux outils restent fragiles ou sous-financés et l’inflation est là.
8. Formation : stabilité budgétaire mais dilution continue des outils
➡️ Crainte d’un recentrage sur les formations obligatoires au détriment des besoins métiers.
➡️ Déplacements difficiles à financer : la menace du “tout distanciel” s’installe.
➡️ Les écoles perdent des effectifs (ENPC, ENTPE, ENAC) et le CMVRH est en pleines turbulences.
Quelle que soit sa résultante finale, ce PLF 2026 trace la voie d’une nouvelle cure d’austérité pour un pôle déjà exsangue.
FO exige une réorientation immédiate :
– des moyens humains et financiers suffisants,
– une revalorisation salariale large,
– un soutien réel aux missions et moyens des services et opérateurs,
– une action sociale alignée sur les besoins,
– un outil de formation sauvegardé.