CNAL TSDD 2024 : un bilan biaisé qui masque une crise de recrutement et trahit l’égalité d’accès à la fonction publique

Communiqué
Communiqué 12 novembre 2024

Suite à la publication du bilan de la DRH du ministère de l’Ecologie sur le concours national à affectation locale (CNAL) pour les Techniciens Supérieurs du Développement Durable, FO dénonce un rapport orienté, qui masque la réalité d’une situation déjà critique en matière de recrutement dans les régions en tension. Ce bilan, loin d’analyser objectivement les failles de cette organisation, tente de dissimuler l’échec du CNAL en matière d’attractivité et de déploiement égalitaire des futurs TSDD sur le territoire.

Tout d’abord, le choix de lancer en 2024 coûte que coûte ce concours (y compris 250 000 euros pour contribuer à sa publicité) a amplifié la fracture entre les régions attractives et celles qui peinent à recruter. Alors qu’il est affirmé que le CNAL vise à couvrir les besoins dans les régions les plus en tension, les résultats montrent une baisse significative du taux de couverture, passé de 91 % en 2023 à seulement 82 % en 2024. En privant ces régions des candidats potentiels et volontaires pour des affectations en zones réputées mois attractives, le CNAL aggrave cette crise et réduit la diversité des profils disponibles pour renforcer nos services et établissements au niveau local​.

Le bilan fournit également des données qui confirment une rupture du principe fondamental d’égalité d’accès au concours. Les disparités de sélectivité selon les régions créent des écarts injustifiables, faussant les chances des candidats selon leur lieu de résidence et bafouant l’égalité des droits pourtant indispensable dans l’accès aux emplois publics​. Le bilan indique ainsi des disparités significatives dans les seuils d’admission, qui varient fortement selon les régions. Par exemple, le seuil d’admission le plus bas est de 10,3 dans certaines régions, alors qu’il atteint 16,4 dans d’autres. Cela signifie que, selon leur région, des candidats ayant des niveaux de qualification similaires ne bénéficient pas des mêmes chances d’accès au concours. Une telle inégalité remet en cause le caractère national et égalitaire du recrutement.

La moyenne des admis varie également, allant de 11,5 à 15,7 selon les régions, confirmant une sélectivité inégale qui pénalise certains candidats selon leur lieu de candidature. Cette hétérogénéité contredit les valeurs d’égalité de traitement et d’accès aux concours publics, un pilier de la fonction publique​.

Enfin, ce bilan reflète surtout une logique de communication visant à minimiser les difficultés en imposant le mot d’ordre “n’avoue jamais”. Plutôt que de reconnaître les limites du CNAL et d’engager les mesures permettant de traiter au fond les problématiques d’attractivité du recrutement de TSDD (au niveau salarial, au niveau de la pérennité des missions, de la stabilité des structures employeuses), la DRH préfère perdurer dans son erreur en décidant de le prolonger en 2025 sans aucun débat contradictoire dans les instances ministérielles. Loin de représenter un succès, le CNAL apparaît de plus en plus comme un format inefficace, dissuasif, et éloigné des valeurs d’égalité et de service public.

FO demande en conséquence aux ministres le retour à un concours véritablement national pour restaurer l’égalité des droits des candidats et la possibilité d’accès à l’ensemble des postes proposés, dans l’intérêt même des régions en tension.