Résolution de la conférence DIR des 3 et 4 juin 2025
Réunis en conférence nationale les 3 et 4 juin 2025, les représentants des cartels FO des DIR sont profondément choqués de l’accident mortel intervenu le 14 mai à la DiRIF. Ils témoignent de leur colère, de leur peine et de leur soutien aux familles de l’agent décédé et de l’agent blessé ainsi qu’à l’ensemble de leurs collègues.
Nous ne voulons pas d’un hommage sans lendemain. Nous voulons que ce drame soit l’électro-choc pour éviter les prochains. Nous voulons des actes pour éviter ces situations dramatiques et aussi reconnaître pleinement la dangerosité de nos métiers.
La vie des personnels des DIR ne vaut pas moins que celles des autres agents publics exposés à la dangerosité de leurs missions. Pour FO, ce drame doit être un tournant, pas une tragédie de plus oubliée dans les statistiques.
L’actualité tragique de l’accident mortel intervenu à la DIRIF a donné la preuve tangible que le temps des réponses et de l’action était venu pour nos ministres pour protéger leurs agents, leur donner les moyens d’exercer leurs missions et reconnaitre statutairement leur exposition professionnelle.
Plus globalement , les représentants des unions/cartels FO des DIR prennent acte des éléments d’actualité générale et soutiennent les actions et positions portées par FO dans les différentes instances ministérielles du MAT/MTE (CSAM, F3SCTM, CCAS, CMFP), ainsi que des positions actées conjointement avec les camarades du secteur Autoroutes de la FEETS-FO.
Pour ce qui concerne des sujets touchant plus particulièrement les DIR, nous réaffirmons notre engagement à défendre :
1. Notre sécurité est-elle vraiment votre priorité ? Montrez-le-nous ! Où sont les actes ?
Nous avons entendu les paroles des différents ministres et de leurs cabinets annonçant que notre sécurité est la priorité numéro 1. Pourtant, sur le terrain, rien ne change !
Nous exigeons le renforcement immédiat des moyens humains, afin de garantir la viabilité des missions dans un contexte de sous-effectif chronique, et nous nous insurgeons contre le non-respect des garanties minimales qui en découlent souvent.
Nous dénonçons la précarisation de certains recrutements mettant en danger les agents affectés sans formation suffisante.
Nous exigeons la reconnaissance de la dangerosité de nos missions avec la bonification du service actif, nous permettant de partir plus tôt à la retraite tout comme nos autres collègues aux missions similaires !
Nous exigeons l’augmentation des moyens matériels et en particulier ceux touchant à la sécurité des personnels sur le terrain (EPI, véhicules, dispositifs de signalisation, etc…). Cette augmentation des moyens matériels permettrait de remplacer les véhicules accidentés.
Nous exigeons la réouverture du chantier « plan de prévention renforcé » afin d’être enfin entendus sur des éléments concrets !
2. Un réseau routier national, cohérent et pleinement assumé par l’État
Nous nous opposons à toute nouvelle fuite en avant visant à attaquer l’intégrité et les missions du ministère en charge de l’Écologie, des Transports et du Logement et qui impliquerait immanquablement une déstabilisation des agents et services de l’État dont la vocation est d’assurer la sécurité des usagers et la pérennité des infrastructures routières.
Nous dénonçons toute attaque contre l’intégrité des missions des DIR et des agents qui les incarnent au quotidien, et nous pointons les dégâts issus de la loi 3DS .
Nous exigeons que le ministère garantisse la stabilité et la visibilité de l’organisation du réseau routier national et garantisse la continuité de service public.
Nous exigeons que les moyens budgétaires nécessaires à l’intégralité des missions des DIR soient confortés, y compris en matière d’ingénierie et de missions support.
Nous rappelons notre attachement à la compétence technique de notre pôle ministériel permettant de garantir d’un réseau routier national structurant et sécurisé. Ainsi, nous insistons sur la nécessité de reconnaître et de maintenir la qualité de l’expertise d’ingénierie routière des agents du pôle ministériel. Ceci passe notamment par du recrutement d’ingénierie et par de la formation continue, et le renforcement des moyens du CEREMA.
Nous exigeons que tout projet d’évolution impactant les DIR soit conduit dans la transparence et la concertation au niveau national et de chaque DIR.
3. La reconnaissance et la valorisation des métiers de la route
Nous exigeons que le recrutement soit réalisé sous statut, seul garant de la continuité du service public et du savoir-faire technique des DIR.
Nous exigeons la relance des plans de requalification inscrits à l’agenda social ministériel (de C en B et de B en A).
Nous alertons sur la situation des services supports soumis à des injonctions contradictoires, des outils inadaptés et à des baisses d’effectifs. Nous dénonçons toute forme de travail dissimulé consistant à écrêter le temps de travail réel et exigeons la mise en place des effectifs nécessaires à l’exercice des missions.
Concernant les CIGT, nous revendiquons la prise en compte et la valorisation de la spécificité ainsi que la reconnaissance de la pénibilité de ses missions. Nous exigeons par ailleurs le respect des obligations de l’employeur en découlant en matière de médecine de prévention.
Nous revendiquons une revalorisation de la PTETE et une révision concertée des critères de classement des CEI. Nous exigeons la revalorisation immédiate des indemnités d’astreinte et de l’ISH, dans un contexte de plus en plus lourd et contraignant. Nous revendiquons la majoration immédiate des heures supplémentaires pour les personnels en temps partiel.
Nous exigeons des formations de qualité, connectées avec les enjeux de terrain, accessibles à tous les agents.
Nous exigeons que l’administration mette tout en œuvre dans la durée pour assumer ses responsabilités pour accompagner les personnels victimes d’accidents de service ainsi que leurs familles.
Nous rappelons la nécessité de porter la promotion à titre posthume pour les collègues décédés en service
A nouveau, ces sujets doivent être retranscris dans le plan de prévention renforcé et suivi d’effets !
4. Le rétablissement d’une gestion administrative normale
→ nous pointons et dénonçons les effets délétères de la gestion chaotique des effectifs et de la masse salariale pour les services et les agents ;
→ nous dénonçons fermement les problèmes de paie en cas de mobilité et exigeons que les services compétents (ministériels et interministériels) rétablissent un fonctionnement normal de la chaîne paie ;
→ nous dénonçons l’opacité de gestion des processus de mobilité et de promotion, et exigeons la remise en place d’instances de concertation locales ;
→ Nous dénonçons à nouveau la mise à la retraite d’office, sans information préalable, de certains de nos camarades et demandons un regard social ministériel sur ces situations.
