Le MTE a entamé au second semestre 2021 (en déclinaison de l’accord Fonction Publique que FO a signé), une négociation sur le télétravail au sein du pôle ministériel.
Ce mode de fonctionnement peut comporter certains avantages notamment pour les agents en leur évitant des temps de trajet et en leur permettant de mieux concilier leurs différents temps de vie. Le télétravail peut néanmoins comporter de réels inconvénients – confusion des sphères privée et professionnelle, augmentation du temps de travail et de la charge de travail ressentie
, intensification, hyper-connexion, isolement – qui sont d’autant plus prégnants quand le télétravail n’est pas encadré.
C’est en ce sens que FO a demandé la réouverture de négociations au sein du pôle ministériel, a pesé sur les discussions en portant dès l’origine une plate-forme de revendications globale intégrant :
• Les conditions de mise en place du télétravail,
• L’organisation du travail,
• L’articulation vie privée / vie professionnelle,
• La prévention des risques psycho-sociaux et des troubles muscolo-squelettiques (TMS)
• Le maintien du lien avec les instances de dialogue social
Au regard du contenu de l’accord proposé par le Secrétaire général adjoint le 14 janvier dernier, notre organisation a indiqué à la ministre Pompili qu’elle acceptait de signer ce protocole d’accord que nous avons négocié (cf courrier consultable ICI).
Pour autant, FO restera vigilante pour la suite à ce que celui-ci, s’il entre en application, s’attache:
– à ne pas entrainer de dérive sur la gestion des congés des agents et de la mobilisation du droit syndical
– à permettre d’intégrer l’élargissement de la semaine de 4 jours au delà de l’expérimentation conduite en lien avec les situations liées à la parentalité
– à être décliné dans l’ensemble des services et EP du MTE, et servir de socle minimum aux négociations à venir pour les DDI avec le ministère de l’Intérieur
Sans oublier la poursuite des discussions sur le droit à la déconnexion, qui reste un vrai sujet!
Dans le même timing, le MTE a engagé des négociations sur protocole d’accord relatif à la lutte contre les discriminations et les haines.
Dès l’origine, notre organisation a indiqué qu’elle refuserait de se laisser entraîner dans une opération de communication et d’autosatisfaction de la part de l’administration, simplement pour satisfaire le cahier des charge de cette labellisation. Notre niveau d’exigence aura donc été dans les discussions à la hauteur de l’importance que FO porte à la lutte de l’ensemble des sources potentielles de discrimination, au-delà des négociations spécifiques tenant à l’égalité professionnelle et au handicap.
A l’issue de ces discussions, un projet d’accord nous a été proposé le 28 janvier dernier. A l’examen de son contenu, nous prenons acte de la prise en compte d’un certain nombre de problématiques et propositions intégrées à la demande de FO, qui permettent d’envisager que ce projet d’accord, s’il était mis en œuvre, ne constitue pas uniquement la compilation de lieux communs ou d’affichages de principe (ce à quoi aurait conduit le projet dans sa rédaction initiale)..
Si rien n’est gagné sur ce sujet tant que le passage à l’acte n’est pas au rendez-vous, FO adécidé de signer le protocole d’accord que nous avons négocié.
Dans le cadre de sa mise en œuvre, FO sera particulièrement attentive sur trois points:
– que le recrutement via les voies statutaires ne soient pas oubliées en tant que vecteur d’égalité des droits,
– que la politique de développement de l’apprentissage s’inscrive dans une politique structurée et concertée, non en concurrence avec les recrutements statutaires mais en complémentarité (préparation aux concours par exemple) en évitant l’écueil du recrutement privilégié de jeunes surqualifiés et sous-payés,
– que le souci de diversité du recrutement soit prolongé par une politique de renforcement du lien collectif, au travers notamment des écoles et centres de formation ministériels en tant que creuset d’une culture partagée (la fermeture de l’ENTE apparaissant comme le contre-exemple parfait à plus d’un titre) et des structures et moyens de l’action sociale ministérielles.
– que la proposition de commission dédiée au suivi des signalements de cas de discrimination soit directement connectée et pilotée dans le cadre des travaux de l’actuel CHSCT-M, et de la future formation spécialisée du CSA ministériel (FO demandera à ce sujet dès début 2023 une clarification de la cartographie et modalités de fonctionnement des commissions/groupes de travail thématiques relevant des sujets HSCT),
– que les premières ouvertures pour réduire les situations de blocage ou de découragement à l’exercice du droit syndical soient réellement traduites dans les faits.