« Un robot ne fait pas de burn-out. Un robot n’a pas besoin de reconnaissance.
Il n’a pas de famille, pas de stress, pas de dignité. Mais nos collègues, eux, si. »
Cette phrase introductive de notre déclaration en juin résume toujours la réalité que nous vivons sur le terrain.
Elle se renforce de jour en jour avec ce que les agents vivent au quotidien, dans leurs services et qui se traduit « dans les chiffres » par une situation extrêmement dégradée. Pour cette année 2025 en effet : 3 morts dans les DIR, des tentatives de suicide (certaines remontées, d’autres pas) dans nos établissements publics, un suicide, des accidents graves ou mortels en augmentation.
Aujourd’hui, l’instance a pour ordre du jour un panel assez caractéristique de risques professionnels actuels : un accident mortel sous exploitation, les risques psycho-sociaux et l’introduction de nouvelles technologies. Dans un contexte général où la ministre de la Fonction Publique du gouvernement précédent était également ministre de l’Intelligence Artificielle, nous ne sommes pas dupes mais notre devoir est de vous rappeler certaines choses.
En tant qu’humains, on pourrait se dire que dans la suite de cette instance (regroupant des humains) nous y trouverons notre contentement avec une avancée sur ces différents sujets. Dès cette ouverture de séance, nous tenons à vous dire que nous attendons bien mieux, beaucoup mieux !
Voici la situation :
Les agents subissent des réorganisations brutales, sans visibilité ni concertation
Les agents sont soumis à des restructurations sans aucun sens ni soutien politique
Les missions sont réduites ou supprimées, souvent sans explication
Les équipes sont fragilisées, avec des effectifs en baisse et des charges de travail en hausse
Les alertes locales sur la souffrance au travail se multiplient, mais les réponses peinent à venir
Les espaces de travail sont modifiés à la va-vite, sans concertation réelle
De plus, les dysfonctionnements persistants de la paye aggravent un climat déjà tendu. Des retards, des erreurs, des salaires incomplets : ces problèmes concrets minent la confiance et alourdissent le quotidien des agents. Comment aborder sereinement la prévention des risques psychosociaux quand des collègues ne sont même pas sûrs d’être payés correctement ?
Même là où les agents pourraient voir des améliorations de leurs conditions de travail, les réponses peinent à arriver : nous réaffirmons que la mise en place de la semaine de 4,5 jours est possible rapidement !
Et même là où les agents ont le plus besoin de soutien, après des réorganisations ou des chocs psychologiques importants sur le lieu de travail, l’administration applique une gestion devenue « automatique » et « dogmatique » qui, non sans déjà bafouer le droit, bafouent le traitement humain des situations. Nous alertons à nouveau sur le traitement de ces situations et sur le traitement fait en et après les conseils médicaux !
Enfin, les drames récents nous rappellent l’urgence d’agir. La prévention des risques ne peut pas se limiter à des rapports ou à des réunions. Elle doit se traduire par des mesures concrètes, une écoute réelle des agents, et une remise en question des choix organisationnels qui pèsent sur leur santé.
Nous ne sommes pas là pour valider un ou des plans qui resteraient sans effet. Nous sommes là pour rappeler que la prévention des risques ne se décrète pas : elle se construit avec les agents et leurs représentants, en prenant en compte leurs conditions réelles de travail.
